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Un monde du Rêve partagé




Quand nous essayons de nous représenter le monde du Rêve, pour nous humains, nous nous trouvons déjà devant une multitude d’opinions ou de croyances.


Mais y a-t-il plusieurs mondes du Rêve ou tous les êtres vivants partagent-ils le même ? L’âme du monde est-elle unique ?


Commençons avec l’animal qui nous est le plus facile d’accès, l’homme. Les rêves sont un temps particulier et important de notre vie d’humain sur Terre. Nous dormons environ un tiers de notre vie et nous rêvons donc durant une bonne partie de ce temps de sommeil.


Les scientifiques restent impuissants car malgré les nouvelles technologies d’observation du cerveau, l’énigme des rêves, leur contenu, leur utilité, et leur signification restent mystérieux.


L’essence du rêve est impalpable et elle semble hors de notre portée…


Nous rêvons tous, tous les jours, faute de quoi (ça nous le savons) assez vite nous devenons fou (et les animaux aussi). La privation de sommeil est une torture qui conduit à la folie.

Les rêves nous permettent donc de ne pas devenir fou… mais malgré le fait que chaque être vivant rêve chaque jour, nous restons un peu frustrés quand il s’agit de définir les rêves, car nous nous souvenons rarement de tous nos rêves le matin (mais finalement comment le savoir ?) et quand nous nous en souvenons, ils sont souvent difficiles à comprendre. Le langage des rêves a de tout temps été étudié par l’Homme.


Pour plusieurs peuples anciens, les rêves sont de la plus haute importance. Ils sont considérés comme porteurs de messages, adressés soit spécifiquement au rêveur soit à toute la communauté. Certaines personnes dans la communauté étaient spécialistes des rêves, c’était en général le chaman.

Chaque peuple ancien, chaque tribu a sa conception du monde réel et du monde des esprits. Dans certaine tribu, on apprend à rêver. Dans d’autres le Chaman est supposé rêver pour la communauté. Il reçoit des messages et il va en chercher. En se mettant en état de conscience modifiée, il peut alors aller et ou intervenir dans les autres réalités qui composent le monde, afin d’avoir des visions, amener des guérisons et négocier avec les esprits.



Monde du Rêve
Carte du Monde du Rêve pour les Aborigènes


Chez les Aborigènes d’Australie, les rêves sont à l’origine du monde. Le monde matériel découle des Etres de Rêve, qui sont les architectes de la réalité visible. Selon les Aborigènes d’Australie, chaque individu est modelé par un rêve, dont il est le gardien. Et l’ensemble des rêves forment le Temps du Rêve nommé Tjukurpa. Ce temps n’est pas linéaire, mais multidirectionnel. C’est la dimension éternelle qui a toujours existé et qui existera toujours. Selon eux, si le rêve meurt, le monde meurt. Les Aborigènes sont donc toujours dans un échange avec leurs rêves, via les messages rêvés, ils méditent, ils attendent des signes. Le temps des rêves est comme une immense toile d’information où tout est interconnecté. Rêver permet d’être en lien avec le Tout.


En occident, les anciennes traditions et religions accordaient une grande importance aux rêves. Le Talmud dit qu’un rêve que l’on n’interprète pas est comme une lettre non lue ! Par la suite, dès le 20ème siècle, les psychanalystes se sont beaucoup intéressés aux rêves et à leur interprétation. C’est devenu LE cadre de référence.

Pour C.G. Jung, les rêves offrent un accès royal au psychisme du rêveur. L’analyse fine des symboles rêvés donnent accès au message du rêve, qui se révèle alors au rêveur, après l’analyse des symboles, des métaphores, des paraboles, …. Selon Jung, nous allons, durant nos rêves, nous connecter à l’inconscient collectif, qui est un large champ d’information psychique, partagé par toute l’humanité. Les rêves contiennent tous les éléments de la psyché individuelle et collective. Les inconscients communiquent aussi entre eux, entre l’analyste et l’analysé en psychanalyse, de manière moins fluide, mais qui rappelle un peu les croyances des aborigènes d’Australie.


Avec la capacité de rêver, l’humain convoque une intelligence aussi vaste de la perception qui dépasse de toute part la conscience nous dit A. Dufourmantelle dans son ouvrage Intelligence du rêve. Les psychanalystes Jungiens rejoignent donc une vision chamanique des Rêves.


Et les animaux, rêvent-ils ? Bien-sûr suis-je tentée de dire. Pour tous les propriétaires de chiens, de chats, et même de chevaux, ce sera la même évidence que pour moi. En effet, quand ils dorment, nous les voyons bouger, tout comme nous, quand ils rêvent. Tous les animaux rêvent, les animaux sauvages moins longtemps que leur congénères domestiques, mais ils rêvent.


Et en captivité, les troubles liés à la privation de sommeil ou mêmes des hallucinations peuvent apparaître, quand il y a des privations sensorielles. Les éthologues pensent que l’hallucination comble la carence sensorielle, tant chez l’homme que chez l’animal… (B. Cyrulnik, mémoire de singe et parole d’homme).


Les scientifiques qui se consacrent à l’étude des rêves chez les animaux pensent que seuls les animaux chez qui on a démontré la présence de sommeil paradoxal rêvent. En étaient exclus les reptiles avant qu’une étude émette des doutes et trouve un lézard qui montre des phases de sommeil pareilles à l’Homme.


Si on part du principe que le monde du Rêve ou l’âme du monde contient tous ce qui vit, il semble que chacun, à sa manière, doit y contribuer. De plus on peut induire différents états cérébraux, en étant parfaitement éveillé, au travers de la méditation, d’états de conscience modifiés, afin de voyager avec notre conscience, donc il y a fort à parier que tous les animaux et le reste du vivant le peut aussi.


Et si on s’intéresse de près au temps consacré au sommeil chez les différentes espèces, l’homme n’est de loin pas en haut de l’échelle !

Le Koala dort 20h sur 24, la chauve-souris 20h sur 24, le tatou et l’opossum 18h par jour, le tigre environ 15h, puis notre chat domestique, qui n’est de loin pas le plus gros dormeur avec ses 12-15 heures de sommeil par jour, puis l’écureuil, qui en faisant nombre de micro-siestes cumule 15 heures de sommeil quotidiennement. Nos 8-9 heures quotidiens sont donc relativement raisonnables.


Mais la grande question pour nous, humains, c’est que le rêve questionne la validité de la réalité. En effet nous passons un tiers de notre vie dans une autre réalité, qui nous apparaît souvent comme une boîte noire, sans queue ni tête, dont les significations semblent codées, alors cela questionne bien évidemment : quelle est la vraie réalité ?


Le rêve est-il la vraie vie ? et notre vie un rêve ?


Ce qui permet d’accorder tout le monde, c’est le fait que quand nous rêvons, tout est possible. Nous avons alors accès à une vaste réalité, multidimensionnelle, où les informations semblent illimitées et nos expériences aussi !


Ou les deux réalités sont-elles interdépendantes ?


C’est le point de vue de C.C . Kaplan, qui dans son ouvrage les femmes et la pratique spirituelle des rêves, parle de sa vision du monde des rêves :

« Avant je pensais que je vivais ma vie lorsque j’étais réveillée et que, pendant mon sommeil, mon psychisme me présentait des images pour m’aider à comprendre mon existence. Si je fractionnais ces images, ou ces rêves, en petits éléments (en symbole) et que je les analysais, je pouvais approfondir la compréhension de mon développement et de mon histoire. Je sais à présent qu’envisager le rêve selon l’optique opposée est l’œuvre de ma vie. Rêver nous donne les images et les vibrations du Tissage du rêve, c’est-à-dire les possibilités qui sont prêtes à se concrétiser. Rêver nous offre le futur. »


Selon cette rêveuse, le rêve permet d’entrer en relation avec l’énergie dans sa dimension de vérité. Le rêve est au-delà du langage et des descriptions que l’on peut en faire. Le rêve permet une profonde connexion à notre âme, et donc à notre mission de vie ou à notre contrat d’âme.


Mais quand nous rêvons, nous sommes en même temps rêvés par une énergie plus grande que nous. C.C . Kaplan l’appelle la Grande Rêveuse, mais on pourrait l’appeler l’Univers, le Grand Esprit, la création ou comme on le souhaite. Si je fais partie de ce tout, je peux y participer !


Tous les êtres sensibles rêvent, dans toutes les dimensions de l’Univers. Nous, humains habitants de la Terre, nous rêvons donc en partenariat avec tous les autres êtres vivants de cette planète. Nous sommes tous en train de rêver ensemble…


Humains, animaux, plantes, fleurs, se rencontrent dans le Temps du Rêve et co-créent le tissage du Rêve et donc le monde partagé. Ils enrichissent ainsi l’âme du monde.


Mais une seule espèce ne peut percevoir la totalité de la création, ni l’ensemble du Tissage du rêve. Mais du rêve collectif naît l’ensemble des possibles, pour tous ! Nous sommes le Rêve !


Tant pour nous que pour tout le vivant sur Terre, rêver permet de se reconnecter à notre être véritable, à notre essence et cela nous permet de réactualiser le potentiel que l’on incarne et de l’offrir au monde, via la trame interconnectée de tous les rêves.

Nous pouvons ensuite les matérialiser, en honorant notre contrat d’âme !


Rêve d’une araignée




Je rêve le monde avec patience. Je suis en lien avec les lignées anciennes, qui savent que tout passe mais que chaque cycle, aussi minuscule soit-il, est important. Je garde le lieu, en veillant nuit et jour. Mon rêve est d’être à la juste place, en tissant ma part de la grande toile.
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