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Biographie de Beat, mulet à la vie bien remplie !


En ce 2 novembre 2017, moi Beat, Der Beat pour certains (et ils en tremblent…) ou Bichouchouchou pour les intimes, je suis parti galoper dans la grande prairie, après une vie de mulet bien remplie et une retraite savourée jusqu’au bout.

Je suis né à Visp, le 28 février 1995, drôle de moment dans l’année pour arriver, mais bon, je ne faisais déjà rien de conventionnel ! J’ai passé mes premières années chez mon naisseur. Mon éducation fut un peu délicate, car j’avais atteint une belle taille et j’ai toujours eu une certaine émotivité, ce qui m’a fait réagir assez fort aux situations de contraintes ou surprenantes et cela toute ma vie durant ! J’ai ensuite été placé à divers endroits, où j’ai démontré quelques talents pour les pitreries de mulet ainsi que ma capacité à filer au galop tout droit.





Puis je me suis retrouvé chez un nouveau propriétaire, où j’ai rencontré mon copain Pamino. Nous avons la même taille, la même couleur magnifique, nous sommes nés la même année (mais je suis l’aîné). Nous avons passé quelques temps ensemble à grimper les montagnes de l’Emmental avec des cavaliers (plus ou moins) expérimentés.

Puis un jour, le nombre de mulet dans l’écurie a baissé et des gens sont venus nous essayer… la bonne blague.




Un couple et une petite fille est arrivé, ils étaient intéressés par Pamino, bien plus conciliant que moi avec les demandes des cavaliers et beaucoup moins créatif, il faut bien le dire. Notre propriétaire a dit « il faut l’essayer », en parlant de moi. Il a expliqué un peu les spécificités des mulets (mais pas trop…). Il a expliqué que moi j’étais un « Sport Muli » Ma cavalière allait découvrir cela bien assez tôt. Nous sommes partis en balade, et j’ai poliment mais fermement démontré à cette cavalière que c’est moi qui décidait où l’on allait. Malgré ça, ils nous ont pris les deux à l’essai.

Du coup en automne 2002, nous nous sommes retrouvés en terres vaudoises, avec deux nouveaux propriétaires, il faut le dire, un peu dépassés par les évènements (et notre créativité commune pour le coup avec mon copain Pamino).


Mais Sandra et René ont tenu bon, ils ont trouvé des professeurs motivés par le Muli-défi et depuis lors je n’ai presque plus fait de bêtises (une ou deux, de-ci de-là et seulement quand Sandra exagérait vraiment).

J’ai fait des randonnées, des randonnées familiales, des Trecs, du dressage avec Véronique, là je me tenais à carreaux sinon on recommençait tout…des randos avec d’autres copains à longues oreilles avec IGM, des randos avec plein de galop chez Monica et Bidana (même qu’à la fin on en avait vraiment marre Pamino et moi de galoper). Nous sommes allés plusieurs années de suite au trophée du Mulet à Leysin : j’y ai gagné plusieurs courses mais aussi créé quelques frayeurs (en déposant Sandra au sol devant un obstacle ou en galopant avec Morgane, alors que ce n’était pour le coup pas une course…). J’étais toujours un peu nerveux là-haut… Mais Sandra et René ont toujours compris que je faisais de mon mieux quand ils m’embarquaient dans leurs aventures et je savais moi aussi que quand ils n’étaient pas clairs, ils faisaient toujours de leur mieux. J’ai eu une vie de Sport-Muli bien remplie dans cette famille !


Moi et Charly (monté par Hugo)
Moi et Charly (monté par Hugo)

Puis Sandra a commencé à travailler en « thérapie » avec les chevaux, les ânes et les mulets (oui oui elle précisait bien tout ça)… Et là je me suis découvert un nouveau rôle, celui de prendre en charge des enfants, des adolescents et des adultes. Les ados étaient quand même les plus drôle ! J’aimais faire cela, car avec chacun c’était différent, je pouvais soit aider la personne pour qu’elle soit plus claire dans ses demandes, parfois je décidais d’être conciliant, parfois je disais fermement non et Sandra me laissait toujours de la place pour être moi. Elle a découvert que j’étais souvent choisi par les jeunes qui avaient des difficultés à l’école (comme moi quand j’étais jeune avec mon débourrage) et nous pouvions alors tous ensemble aller plus loin et dépasser les difficultés. J’ai participé à des camps, j’ai été déguisé, peint, et que sais-je encore !!! J’ai même participé au film Muli avec Quentin : ça a été une séance sympa, même si c’était un peu bizarre de voir la camerawoman nous tourner autour… J’aime l’idée que le film montre que les mulets sont de bons compagnons pour pratiquer la thérapie avec équidés ! Nous avons été invités au CHI, concours international de Genève, avec mon copain Pamino. Pamino a adoré l’ambiance et le fait de participer aux animations sur la grande piste. Je suis resté pour ma part dans un box, en stressant comme jamais et en appelant, afin qu’on me ramène à la maison ! A la maison, Sandra continuait à prendre des cours et nous continuions à progresser en dressage.


J’ai vraiment aimé faire toutes ces activités jusqu’à ce que je tombe malade, victime d’une tique infectée. A partir ce moment, j’ai été officiellement à la retraite. C’était bien, même si j’ai eu depuis lors bien des raideurs dues à la maladie de Lyme. Mais j’étais toujours le chef du troupeau, je mangeais en premier et tout le monde me respectait.

Puis fin octobre 2017, je me suis vraiment senti mal et là, rien n’y fit… ça allait de plus en plus mal. Le vétérinaire est venu et j’avais tellement mal que je me suis laissé planter l’aiguille dans l’encolure, plusieurs fois, et plusieurs jours de suite. Les vétérinaires n’étaient pas très rassurés parce que j’ai une réputation assez terrible (et jusque-là bien méritée) auprès d’eux… j’ai toujours détesté les piqûres !


Beat à gauche et le troupeau été 2017
Beat à gauche et le troupeau été 2017

Mais en ce 2 novembre 2017, je savais que je n’allais pas aller mieux. Les copains de parc étaient tout près, Hugo et Morgane sont venus me dire au revoir, puis Sandra et René sont revenus avec le vétérinaire. Je me suis couché dans le parc et j’ai pu m’endormir, grâce à une dernière piqûre et sous les caresses pleines d’amour de Sandra et René.


De la grande prairie, je peux continuer à veiller sur mon troupeau et j’attendrai patiemment les copains, afin que nous puissions continuer à partager de nouvelles aventures…


Beat du Petit-Faubourg, fils de Zélo et Morwa

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